SECURITE ET HYGIENE OUI ... ET SOLIDARITE !!!
Le Maire a pris un arrêté de « mise en demeure de quitter les lieux », à l'encontre de l'ensemble des habitants des camps du Pont de Bondy. L'expulsion peut avoir lieu à tout moment puisque le recours à la force publique a été accordée depuis le 21 juillet 2011 par le Préfet suite à demande de la Ville de Paris.
De véritables problèmes de sécurité et d'hygiène existent, je ne le nie pas. Et il est bien de la responsabilité du Maire (entre autres) de tenter de les régler. Mais doit-on pour autant, remettre en cause les efforts faits par les associations pour aider les populations à s'insérer, à respecter la sérénité des riverains ?
Pourquoi avoir pris un arrêté global alors même qu'un travail était en cours avec l'un des camps pour mettre en place des conditions d'hygiène saines et normales, tout cela en partenariat avec la ville et la communauté d'agglomération ?
Vous trouverez plus d'explications à la lecture du courrier que j'ai adressé au Maire...
Bondy, le 26 août 2011
Monsieur le Maire,
Ce jour, le Parisien publie un article concernant les camps de Rroms installés aux abords de l’entrée de notre commune.
Il y a plusieurs jours, questionnée par des riverains et constatant par moi-même que le terrain communément appelée « demi-raquette du Pont de Bondy » servait de déchetterie à ciel ouvert, occasionnant non seulement des nuisances en termes d’hygiène et de sécurité, mais également par le parking et la circulation d’une bonne quinzaine de véhicules utilitaires de toutes sortes, j’ai demandé au Directeur général des services que la Ville puisse d’intervenir, précisément sur le sujet. Je sais que Agnès DLUGLOKECKI l’avait également fait.
Par ailleurs, Claire CAUCHEMEZ, avait pour sa part, entamer un travail avec les associations qui accompagnent ces populations pour installer des conditions et des pratiques plus hygiéniques, en partenariat avec la Communauté d’agglomération Est Ensemble. Ainsi, un lien de confiance naissant pouvait permettre de travailler à la sécurité physique et sanitaire, tant des Rroms que des Bondynois riverains et nous pouvions envisager un travail plus en amont sur la question de l’insertion.
Or, le 24 août dernier, un arrêté municipal (n°2011-307) portant mise en demeure de quitter les lieux et touchant toute la zone du Pont de Bondy/Canal/RN3 a été signé de votre main, sans qu’aucune des élus impliqués n’ait été consulté, ni même informés.
Nous sommes bien conscients que le Maire est responsable sur sa commune de par la compétence police en matière d’ordre public, d’hygiène et de sécurité. Nous avons pris bonne note du fait que le Préfet de Seine-Saint-Denis vous avait, par fax du 22 août dernier, demandé d'intervenir. Toutefois, les convictions politiques et les valeurs d’une majorité municipale de gauche doivent être défendues à la hauteur de ce qu’elles valent, et primer sur les injonctions préfectorales motivées par des valeurs opposées. Il nous semble regrettable que vous ayez ainsi répondu à la demande de Monsieur LAMBERT, d’autant qu’il signale en fin de courrier, qu’en cas de défaut de votre part, il se substituerait. Nous aurions donc préféré que vous le laissiez prendre cette responsabilité.
Vous avez, Monsieur le Maire, su faire preuve de désobéissance citoyenne lorsque nous vous avons demandé de signer les arrêtés anti-expulsion et anti-coupures d’eau et d’énergie, vous positionner politiquement et publiquement dans le cadre de la conférence de presse des Maires. Une délégation d’élus bondynois s’est même rendue au Tribunal pour défendre les droits de nos concitoyens les plus fragiles.
La question des Rroms mérite elle aussi, que nous prenions ensemble des positions qui interpellent l’Etat Français, pour faire naître un rapport de force propice à faire changer les choses pour ces ressortissants des pays de l’Est, maltraités par une Europe qui les spolie des droits de travailler. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte idéologique actuel qui transforme ces pauvres gens en bouc émissaire lorsque les politiques dérivent sur les questions de sécurité et de délinquance.
C’est pourquoi, Monsieur le Maire, nous vous demandons d’annuler l’arrêté cité plus haut et d’écrire
–en urgence- au Préfet pour lui signaler que l’expulsion de ces populations n'est pas la solution. Cela ne règle en rien la problématique puisqu’ils se réinstallent quelques temps plus tard, au même endroit où un peu plus loin. Il faut bien entendu, encore, avec les autres Maires, réclamer la table ronde régionale demandée par l'ensemble de la majorité lors d'un voeu en Conseil Municipal.
Enfin, nous vous demandons d’organiser, dans le cadre des débats de la majorité municipale, un réel débat sur le sujet, dans les meilleurs délais, qui pourra nous permettre de fixer une position claire portée par l’ensemble de l’Exécutif Municipal et qui débouchera sur des actions mises en oeuvre par l’administration communale.
Dans l’attente impatiente de votre réponse, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Maire, nos salutations distinguées.
Pour le groupe des élus communistes et partenaire de Bondy
Sylvie Badoux - Présidente