BONDY A COEUR

FAIRE D'EST ENSEMBLE UN TERRITOIRE SOLIDAIRE !

Journée GARANCES – 04 novembre 2011

REGARDS CROISES

SUR LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE SOLIDAIRE

Ciné 104 – 104 Avenue Jean Lolive – PANTIN

 

 

Intervention de Sylvie BADOUX,

Vice-présidente d’EST ENSEMBLE chargée de l’emploi et de l’insertion

 

 

 

Merci à GRANCES d’avoir organisé cette initiative originale. Je suis agréablement surprise par l’instruction des études de cas par les participants à la matinée interactive. Vous êtes dans l’ensemble beaucoup plus avertis que la moyenne des acteurs que j’ai pu rencontrer…

 

Ce qui m’intéresse, en tant qu’élue, c’est que l’économie sociale et solidaire est avant tout un autre modèle économique qui place les règles de base de l'économie traditionnelle en dessous d'objectifs « sociaux » et « solidaires ». C’est un système qui de fait, défend l’emploi et participe de la mise à disposition de services à des coûts moindres et à des niveaux de qualité remarquable. C’est un secteur en plein développement, reconnu comme tel d’ailleurs par les économistes (cf. LE MONDE). C’est également une démarche de lutte contre les discriminations, de développement durable et d’éthique, une démarche de responsabilité citoyenne globale.

 

Pour toutes ces raisons, il est impératif que les collectivités locales s’engagent tant nous portons également cette vision partagée d’un territoire avec des démarches où les acteurs et les publics se retrouvent. L’intérêt pour les collectivités locales, c’est de faire cohésion sur leur territoire.

 

C’est d’autant plus vrai sur le territoire de la Seine-Saint-Denis, terre de gauches, lorsqu’on connaît les potentiels et les atouts qui y existent, les richesses et l’innovation qui s’y développent, mais aussi les difficultés qui y sont présentes.

 

L’économie sociale et solidaire en Seine-Saint-Denis donne des chiffres intéressants : 2.600 établissements, 28.000 salariés, 87% d’associations, 7,5% de coopératives, 3,9% de mutuelles et 1% de fondations.

 

Alors que peuvent faire les collectivités locales pour favoriser l’émergence de l’ESS, la soutenir et lui permettre un développement et une pérennisation des structures existantes ?

 

Je suis VP à l’emploi et à l’insertion de l’EPCI EST ENSEMBLE. Cette toute jeune communauté d’agglomération née le 1er janvier de cette année a placé des ambitions importantes pour son territoire qui recoupe les villes de Bagnolet, Bondy, Bobigny, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, le Pré Saint-Gervais, Pantin et Romainville. Son Président, Bertrand KERN qui est aussi le Maire de Pantin, a placé l’emploi comme une priorité pour ce territoire et ses 400.000 habitants.

 

A ce jour, nous sommes en cours de définition de l’intérêt communautaire (EXPLIQUER : compétences transférées par les villes – délimitation à l’intérieur de ses compétences…).

 

Voilà donc plusieurs mois que j’arpente le territoire d’EST ENSEMBLE à la rencontre des acteurs de l’emploi et de l’insertion de toutes sortes. Je recueille leur avis, je note leurs atouts et  j’écoute leurs difficultés… J’entends aussi les pistes de réflexion qu’ils me soumettent. C’est ce qui va me permettre de tracer cet intérêt communautaire et d’y inscrire les axes d’intervention de la communauté d’agglomération.

 

Il me semble important de connaître l’état des lieux de notre territoire, d’émettre un diagnostic partagé par les acteurs qui servira de base saine et sûre aux préconisations à mettre en œuvre.

 

1er constat : ce secteur n’est pas assez développé sur la communauté d’agglomération et certaines structures sont plus que fragilisées.

 

Ce que je retire des rencontres avec les acteurs de terrain sur les besoins de l’ESS sur nos 9 communes, c’est qu’il y a un besoin impératif de passer de la reconnaissance à la preuve de la reconnaissance.

 

De quelle façon pourrions-nous le faire ?

 

Sur la base des visites et rencontres, les 1ères pistes de réflexion permettent de cibler des possibilités concrètes. En voici quelques-unes :

 

-         l’édition d’un répertoire des associations et entreprises d’ESS pour une meilleure visibilité sur le territoire, un rayonnement élargi. Ce pourrait être un outil à destination des acteurs privés et publics, des institutions, mais aussi des publics qui ne pensent pas assez souvent à faire appel à cette catégorie de prestataires.

-         Il me semble important aussi que ces entreprises puissent faire réseau, donner du mouvement et de la force à ce type d’organisation, se professionnaliser, rechercher l’innovation et travailler le partenariat du territoire entre elles, mais aussi d’autres acteurs.

-         L’information et la formation des acteurs de l’ESS est aussi très importante, parce qu’à ce jour, ces structures de ne sont pas au fait de l’actualité de leur territoire et donc de certaines potentialités qui s’offrent à eux. De même, ils ne savent pas toujours vers qui se tourner ou comment répondre aux sollicitations des institutions…

-         Il en est ainsi par exemple des réponses aux marchés publics, aux appels à projets, de la captation des  financements. Tout cela est très compliqué, notamment pour les acteurs associatifs !

-         Il faut également encourager et aider les collectivités à inclure des clauses spécifiques dans leurs marchés publics afin que l’ESS puissent être mise en concurrence avec des entreprises classiques. Pour les donneurs d’ordres, il y a une vraie différence, notamment en termes de qualité de services, entre les acteurs de l’économie sociale et les acteurs privés. Alors il ne faut pas s’en priver !

-         Peut-être allons-nous réfléchir à la possibilité pour EST ENSEMBLE de mettre en place une cellule, un bureau qui apporterait le soutien nécessaire en terme d’information, de formation, d’ingénierie de projets, d’aides à construire des dossiers, à répondre aux marchés publics et appels à projets, d’aide à la captation de tous types de financements… Cela permettrait également pour ces structures de dégager du temps administratif pour gagner du temps d’activité !

 

Il faut vous rappeler que vous êtes aussi des structures économiques. C’est donc d’un partenariat et non d’un soutien financier dont je vous parle. J’ai entendu toute à l’heure que le réflexe en cas de difficultés, c’est de se tourner vers les collectivités pour obtenir des subventions. Cette solution n’est pas viable à terme du fait des difficultés financières de ces collectivités que vous sollicitez.

 

Vous devez être force de propositions aux collectivités, ne pas attendre leurs commandes, qui peut-être ne viendront jamais…

 

Pour terminer, il va nous falloir travailler avec des acteurs incontournables qui s’investissent aujourd’hui pour l’ESS. Je parle en 1er lieu bien évidemment du Conseil régional d’Ile-de-France et du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Nos actions devront être mises en cohérence, en complémentarité pour permettre une plus-value intéressante.

 

Voilà… tout cela reste aujourd’hui à l’état de réflexion tant que l’intérêt communautaire n’est pas acté. Mais ne doutez pas de la volonté de notre communauté d’agglomération et de ses élus de soutenir ce secteur d’activité du mieux qu’il lui en sera possible.

 

 

 

Sylvie BADOUX

Vice-présidente d’EST ENSEMBLE

Maire-adjointe de BONDY

  

 



15/11/2010

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