EST ENSEMBLE : Débat sur les transports
Débat sur les réseaux de transport
du Grand Paris et d’Arc Express
Le Bureau Communautaire du 8 décembre et le Conseil communautaire du 14 décembre 2010 ont été l'occasion pour les élus d'EST ENSEMBLE de débattre des futurs réseaux de transports.
Les élus de notre groupe ont souhaité avancé plusieurs axes essentiels :
- la défense du service public des transports,
- une tarification unique basée sur les tarifs zone 1/2,
- la desserte des quartiers et secteurs enclavés...
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Intervention de Daniel BERNARD, Vice-président
au nom de notre groupe politique
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Au nom des élus du PCF, du Parti de Gauche et des responsables associatifs et citoyens, voici les éléments qu’il nous paraît utile de rappeler.
L’organisation d’une infrastructure de transport est à considérer comme un outil de l’aménagement du territoire. Cela vaut particulièrement pour l’Ile de France. Notre région, dotée hier de 10 millions d’habitants, aujourd’hui de 12 et demain de 15 a comme conséquences à ce jour, que le développement des réseaux de transports se soit toujours trouvé en retard, pénalisant lourdement les Franciliens dans leur vécu quotidien.
Par ailleurs, la résidence de ces nouveaux habitants se fera soit verticalement, soit horizontalement. Dans les 2 cas, l’empreinte écologique sera déplorable et la qualité de vie, déjà très insuffisante, en chute libre.
Le bus du futur à Bondy, sur la RN3 ?
L’élaboration du cahier d’acteurs et ce débat doivent être l’occasion de rappeler nos demandes dans le domaine. Nous nous félicitons que le texte qui nous est proposé ait intégré les remarques que j’avais, avec d’autres, formulées au cours de notre échange en bureau communautaire du mercredi 8 décembre.
Je rappelle néanmoins la nécessité d’améliorer les réseaux actuels, que ce soit au niveau du réseau ferré ou des bus tant en matière de fréquence que d’amplitude. De même est –il indispensable de rompre enfin avec la quasi obligation dans bien des cas de passer par le centre de Paris pour se rendre d’1 point à 1 autre de la périphérie. Il en est ainsi pour aller plus vite, d’aller jusqu’à République pour se rendre sur un lieu d’Est Ensemble alors qu’en rocade la distance est souvent très courte. Il convient d’autant plus d’améliorer la situation existante, que les 2 projets dont il est question, ne seront pas terminés en totalité, d’ici 15 ans au minimum. L’urgent demeure notamment pour nous la réalisation des prolongements des lignes de métro, de tramways et de bus , de création de nouvelles infra comme le BHNS, d’1 connexion entre la ligne 5 et la tangentielle nord voire de nouveaux modes comme le métro-câble qui intéressent le territoire d’EE. Il ne suffit pas pour ce faire d’aller uniquement manifester devant le STIF et donc la Région, surtout quand les mêmes étaient beaucoup plus discrets quand l’état présidait le STIF.
Le T1 au Pont de Bondy
Je le dis d’autant plus que dans ce domaine comme dans d’autres, la Région a prouvé sa capacité à se mobiliser sur ces questions.
L’opportunité de formuler des propositions ne doit pas nous égarer sur le chemin des mauvaises réponses. Il en serait ainsi, avec la renaissance d’une desserte directe entre Gare du Nord et Roissy que les voyageurs en attente de leur train, regarderaient passer. L’erreur serait d’autant plus grande avec une tarification spécifique qui n’aurait par d’autre conséquence que d’écarter les plus défavorisés.
A ce sujet, nous devons demander que toute nouvelle ligne de transport rentre dans la tarification sous l’autorité du STIF. Je rappelle également que l’objectif est une tarification unique et pourquoi pas à terme, la gratuité des transports. A cette occasion, je voudrais citer l’initiative de la communauté d’Aubagne.
Au travers des tarifs j’évoque la question des coûts, je tiens à attirer l’attention sur celui particulièrement élevé du métro du Grand Paris, avec près de 24 milliards, on est en droit de s’interroger de l’opportunité d’autant que le 1er objectif pour leurs auteurs est plus de rejoindre les pôles économiques notamment aux aéroports alors que l’urgence est d’améliorer le quotidien des Franciliens. J’entends dire qu’il ne faut pas opposer les projets entre eux. Je tiens à rappeler qu’à l’occasion d’une sollicitation de JP Huchon sur ces questions en fin de semaine, l’idée que ces 2 dossiers soient en concurrence a été rappelée. Oui les banlieues comme Clichy sous bois/Monfermeil doivent être désenclavées, reste à savoir si la meilleure solution réside au travers du métro du Grand Paris. Par ailleurs, ce dernier sera réalisé à partir d’une société privée crée à cet effet. Ne s’agit-il pas la d’un autre pas pour affaiblir le service public des transports qui doit être assuré par les seules entreprises publiques que sont la RATP et la SNCF. Je rappelle à cette occasion que Véolia , tiens les re-voilà !, est de plus en plus présent pour gérer le réseau bus en 2ème couronne.
Il convient de rappeler que l’ensemble des projets doit être conduit sous l’autorité du STIF, autorité de 1er rang au regard de la LOTI de 1982 confirmée par la loi SRU en 2000. Je le dis d’autant plus que nous venons d’apprendre qu’une nouvelle taxe (taxe spéciale d’équipement) serait prélevée dès 2011 (TH). Son coût moyen est estimé à 20 euros par ménage et devrait rapporter 117 millions par an. Une fois de plus on regrettera que les entreprises, 1ères bénéficiaires, ne soient pas sollicitées.
Au terme de cette intervention, je ne voudrais pas conclure sans évoquer le fait que tout déplacement s’apprécie dans sa globalité. Ainsi, avant l’utilisation d’un mode lourd, différents modes complémentaires sont utilisés. Parmi ceux-ci, les circulations douces ont un rôle fondamental dans la chaîne des déplacements. Dans un 1er temps, il nous revient en tant qu’élus, non pas de faire des propositions d’itinéraires, mais de dresser des besoins. Ensuite, aux techniciens de réfléchir et de soumettre à notre décision des solutions. Notre réponse, enrichie du débat démocratique avec les habitants, n’en aura que plus de sens. Je le dis, afin de nous retrouver le plus unis possible dans le cadre de ce débat qui est une étape importante pour la détermination de l’avenir sur cette question fondamentale qui conditionnera notre qualité de vie à venir pour ces prochaines années. C’est la raison pour laquelle, je suis géné par la proposition de vote qui nous est faite et qui privilégie le métro du Grand Paris.