BONDY A COEUR

EAU : mon intervention au Conseil communautaire du 9 novembre 2010

CONSEIL COMMUNAUTAIRE DU 9 NOVEMBRE 2010

Intervention de Sylvie BADOUX

Vice-présidente d’EST ENSEMBLE

 

 

Mes propos ne seront pas techniques, mais politiques et vous me pardonnerez quelques peu provocateurs et mon attitude sera politiquement libre car moi non plus, je n’ai pas adhéré à un parti.

Il me semble important à ce stade du débat de rappeler quelques principes et valeurs que nous avons décidé de porter haut et fort au sein de cette assemblée. Je veux parler de :

-         mettre en place des politiques publiques innovantes et porter des projets ambitieux,

-         agir pour les droits de nos concitoyens,

-         développer les services publics,

-         être un modèle de démocratie.

 

Pour autant, des débats sur l’eau ont eu lieu dans nos villes, à l’initiative d’associations, de collectifs et de quelques élus, mais jamais à l’initiative de la communauté d’agglomération ! j’ai aussi sous le coude 740 signatures de citoyens Bondynois qui ont souhaité être partie prenante de notre débat sur l’eau. Ils ont affirmé leur volonté que nos travaux aboutissent à une gestion publique de l’eau.

 

Alors sur la question du choix du mode de gestion de l’eau, idéologiquement, les choses sont simples. Tous les partis « dits de gauche » se sont positionnés officiellement en défenseurs des services publics, tous s’accordent sur cet état de bien commun de l’eau.

 

Alors quoi… Ces derniers temps, on a pu entendre sur le sujet : « oui, mais c’est compliqué… » Si c’était facile, on se serait déjà tous dotés d’une régie publique. Peut-être même que certaines villes auraient fondé un syndicat intercommunal avant même la création de la communauté d’agglomération… mais finalement, c’est aujourd’hui et pas avant que les choses sont réalisables. Nous avons aujourd’hui, cette chance unique et nous ne devons pas la gâcher ! Nous avons déjà perdu un an avec une étude qui nous laisse beaucoup trop de questionnements, voire du mécontentement.

 On dit aussi : « ça va nous coûter cher » Mais finalement, même après avoir missionné un cabinet d’études, on ne sait pas très bien combien… Et puis ça coûte déjà tellement cher à 400.000 habitants !

On dit encore :  « Eau de Paris, hummm pas confiance »… Ha bon ! Pourtant ça réussit à approvisionner déjà tous les foyers parisiens en toute sécurité et l’assurance nous a été donné d’un volume suffisant pour alimenter Est Ensemble.

J’ai entendu aussi : « attendons pour voir ! » Oui mais en attendant, on fait quoi ?

«Hé bien, il faut réadhérer au SEDIF » me dit-on !  Ha ! Et pourquoi avoir signé une convention provisoire alors ? Et comment on s’en sort ensuite ? Il nous faudra l’accord express d’au moins 50% des autres membres du SEDIF,  sachant que le prix qu’ils paieront l’eau augmentera du fait même qu’ils nous aurons laissé partir ? Je n’y crois pas une seconde car si j’étais eux, je ne laisserai pas EST ENSEMBLE quitter le SEDIF ! Alors, on peut faire un mixte entre SEDIF et EAU DE PARIS… mais pourquoi avoir transférer l’eau alors ?

 

Tous ces arguments, c’est le discours de la peur, non pas de la responsabilité…

 

Alors SEDIF ou pas SEDIF…Telle est la question. Qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la gauche a-t-elle tant de mal à assumer un positionnement politique et idéologique alors que les élus de droite siégeant au SEDIF ne se posent aucune question quand il s’agit de combattre le service public de l’eau et de se battre férocement pour que VEOLIA reste bénéficiaire du marché ?

 

Hé bien je dis « faisons de la politique ! « Etre plus forts ! Peser dans le débat… » C’est une des raisons pour lesquelles nous nous sommes unis je crois. Nous avons ici une véritable bataille politique à entreprendre pour une gouvernance partagée ou pour une régie propre à l’agglomération.

Dans le contexte actuel, il nous faut bien mesurer que toute distorsion entre les engagements d’EST ENSEMBLE et le vote de ses élus serait mal compris. En effet, comment expliquer à nos concitoyens que ce qui est possible à Grenoble, à Rouen, à Besançon, à Castres, à Viry-Chatillon, ne serait pas possible à Est Ensemble ?

 

Peut-être certains de mes collègues pensent à s’abstenir. Mais s’abstenir, c’est rater une occasion de se positionner politiquement, c’est abandonner une partie de ses valeurs, une partie des fondements même de l’idéologie qui fonde notre engagement. Ce n’est en tous cas pas assumer !

 

Aussi, le 23 novembre, quelle que soit leur appartenance politique, le vote des élus communautaires « se disant de gauche », devrait traduire un rejet de ce système proprement scandaleux qu’est la privatisation de la gestion de l’eau. S’ils sont fidèles à leurs engagements, à ceux de leurs partis respectifs, et enfin aux valeurs du texte fondateur d’EST ENSEMBLE, ils devront voter pour une gestion publique, démocratique, écologique et socialement responsable de cette ressource indispensable à la vie.



15/11/2010

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