LA GAUCHE … QUELLE GAUCHE ?
Au moment ou le PCF prépare son congrès,ou le PS redessine ses contours et se cherche un nouveau dirigeant, ou O. BESANCENOT travaille à créer un nouveau parti de rassemblement de gauche, ou les associations, organisations, collectifs... ou quoi que vous les nommiez... fleurissent au 4 coins du pasys, je vous le dis avec douleur et tristesse, j'ai mal à ma gauche !
LA GAUCHE … QUELLE GAUCHE ?
Le PCF est arrivé à un moment de son histoire où il doit prendre d'importantes décisions. Il en va de sa survie, de la crédibilité du projet de société qu'il porte, du partage avec le maximum de personnes des valeurs qui l'animent depuis sa création, du portage même de son projet de société.
Le changement est déjà enclenché : on le voit dans beaucoup d'exécutifs, il y a de nouveaux élus, qui ne sont pas encartés, ou adhérents à d'autres partis. A St-Ouen, la présidente de groupe est au Mars-Gauche républicaine par exemple. A Bobigny, une grande part de l'exécutif est composée de personnes issues de la société civile. Et à Bondy, il y a moi…
Le parti a un enjeu de taille à réussir : bien qu'il soit la 3ème force politique nationale par le nombre de ses élus, ses résultats aux élections présidentielles sont plus que minimes. Dès lors qu'on vote local, les gens font confiance aux communistes, mais pas à plus grande échelle. Le projet communiste n'est pas lisible par les citoyens, il leur reste qu'ils savent que les cocos sont les seuls à véritablement défendre les plus fragiles de nos concitoyens.
Alors comment passer d'une logique locale à une vision nationale. Comment redonner confiance aux électeurs dans le vote communiste. Comment rendre au PCF la force de peser sur les choix de gouvernance du pays. Il faudra bien passer par la case "rénovation" que tant d'adhérents redoutent encore.
Nous ne sommes pas dans les années anté 80's, en URSS, ou tous les lycéens étaient d'office enrôlés dans les Komsomols, le doigt sur la couture du pantalon. Et j'espère bien qu'on ne l'a jamais été ! Les militants sont des têtes pleines, qui pensent et réfléchissent. Il faut en tenir compte.
D'autre part, l'engagement d'aujourd'hui, dans cette société moderne et pressée, n'est plus le même que par le passé. Il y a défiance envers le politique chacun le sait, mais aussi, on donne de son temps lorsqu'on en a. On choisit ses engagements du moment. Et de cela aussi il faudra tenir compte. Je parle ici des sympathisants et des adhérents que l'on ne voit que rarement… Il ne compte pas pour du beurre, ils sont la modernité de la militance !
Ne pas tenir compte de ces facteurs, c'est assurément rater le coche.
Et puis, chacun le sait, agir dans son coin ne sert pas à grand-chose. Seul, on ne va jamais très loin. Les temps sont difficiles de partager avec les autres partis de gauche. Quelle gauche d'ailleurs ? Pour autant, les collectifs anti-libéraux ont existé et nous ont montré la voie, même si lorsqu'il a fallu choisir une tête de liste, les ambitions de pouvoir ont pris le pas sur l'union ! Mais dans ces collectifs, on y trouvait de tout… même du PS rappelons-le.
Alors j'y crois encore… à quelques conditions près :
- Rassembler largement, sans hégémonie de parti,
- Respecter les formes d'engagement de chacun, ses idées, son histoire, ses convictions…
- Avoir des méthodes au plus proche de la démocratie,
- Présenter un projet de société lisible, cohérent, moderne,
- Se battre pour ce projet et non pas pour le pouvoir !
Un efficicent et puissant rassemblement à gauche doit forcément délivrer un message de diversité politique, s'affirmer réceptif à la présence en son sein du plus large éventail possible des histoires et des convictions qui construiront ensemble une véritable alternative.
A cela, est-ce que les adhérents sont prêts, de quelque parti de gauche qu'ils soient d'ailleurs ? Ce n'est pas l'apanage du PCF d'être à cette entournure. Bien d'autres organisations de gauche devraient en être conscients, sous peine de se retrouver un satellite d'extrême Gauche sans portée politique.
A CELA ETES-VOUS PRET VOUS-MEME ?
