Dans le cadre du volet "information-formation", il est proposé aux membres du CDJ l'action "Parcours citoyen". Elle consiste à rencontrer des hommes politiques et des personnalités institutionnelles, ou encore à visiter des lieux historiques, symboliques, emblématiques de l'action publique en France, en Europe... Le CDJ a déjà rencontré l'ancien maire de Bondy, la nouvelle maire, le Directeur général des services, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, la Direction jeunesse et éducation du Département, le directeur de cabinet et le directeur général des services de la communauté d'agglomération Est Ensemble. La réserve électorale observée par l'Etat nous a empêché de concrétiser les rendez-vous demandés au Préfet de la Seine-Saint-Denis, ainsi qu'au sous-Préfet à l'égalité des chances et au sous-Préfet. Il en a été de même pour les députés. Mais ce n'est que partie remise.
C'est dans ce cadre que le 31 mai, la sénatrice Eliane ASSASSI est venue à Bondy, rencontrer une délégation du CDJ.
Sans retenue, les questions ont fusées... sans tabou, les réponses sont arrivées, en toute franchise et simplicité. Les jeunes sont revenus sur l'histoire d'Eliane ASSASSI, sur son engagement de longue date, sur la fonction et les responsabilités d'un parlementaire, sur le mode d'élection d'un sénateur...
Eliane ASSASSI est Directrice de communication de profession. Elle a été élue sénatrice de la Seine-Saint-Denis le 26 septembre 2004 et réélue le 25 septembre 2011. Elle siège au groupe communiste, républicain, citoyen et du parti de gauche (CRC-PG).
Parmi les grandes causes pour lesquelles elle milite, on trouve :
A l'isue des débats, les jeunes et la sénatrice se sont donnés rendez-vous au Sénat à l'automne... A suivre donc...
Pour ce deuxième ciné-débat du Consiel des Jeunes de Bondy, c'était Julia le pilote... Et on peut dire qu'elle a conduit l'organisation avec réussite.
Une trentaine de personnes s'étaient déplacées le 11 mai dernier pour assister à la projection du film "ENTRE LES MURS" et discuter ensemble de la place de l'école dans la réussite des enfants de nos quartiers.
Egalité des chances, implication citoyenne, formation des professeurs, conditions de travail des enseignants mais aussi des jeunes, choc des cultures, etc... autant de thèmes qui ont été abordés par le public comme par les intervenants... avec en filigrane, tout ce qui reste à faire pour améliorer les choses !!!
A l'issue du débat, les participants, les intervenants et les organisateurs ont pu se restaurer autour d'un petit verre de l'amitié...
Aujourd'hui, c'était jour de foot pour le Conseil des Jeunes de Bondy, en partenariat avec Urbanation et le service municipal des sports.
Il s'agissait d'unifier les jeunes des différents quartiers de la ville, à travers un tournoi de foot. Mais il s'agissait aussi de leur montrer qu'on peut être né à Bondy, vivre à Bondy et réussir.
Pascal, la cheville ouvrière du projet, aidé par Amine (l'arbitre), Nelson (le garant de l'organisation), Sergul et Mohamed (chargés des inscriptions), Nabab, Aniss, Fatine, Jean-Pierre..... ho lala, j'en oublie c'est sûr !!!!!! Pascal disais-je donc est parti à la rencontre des joueurs professionnels de football et a réalisé un court métrage. Mais il est aussi allé démarcher les entreprises de la commune pour trouver les financements qui ont permis la tenue de l'initiative.
Résultat, une belle réussite dont les jeunes Bondynois peuvent être fiers !
C'était une première et ils vous donnent rendez-vous l'an prochain pour un nouveau tournoi...
Je veux voir les photos, je vais voir l'album : https://bondyacoeur.blog4ever.com/blog/photos-cat-181991-1948715388-conseil_des_jeunes___tournoi_de_foot_avril_2012.html
MERCI A TOUS CEUX QUI SE SONT INVESTIS
POUR LA REUSSITE DE CET EVENEMENT !
Après les échelons de proximité comme la commune et l'agglomération (LE CDJ A EST ENSEMBLE), les jeunes du CDJ se sont rendus au Département de la Seine-Saint-Denis. C'était le 12 avril dernier...
Les Bondynois été reçus dans la salle des séances du Conseil général, lieu emblématique où se votent les décisions des élus départementaux.
Le Président Claude BARTOLONE nous a expliqué ce qu’est cette collectivité.
Il y a différents niveaux territoriaux. Les communes sont le 1er niveau de proximité. Le Conseil général gère plutôt le social, tandis que le Conseil régional a lui en charge le développement économique.
Le volet social est en effet la grande compétence d’un Département. Pour la
Seine-Saint-Denis, cela représente 1,5 milliard de budget. Cette collectivité a donc dans ses compétences obligatoires le Revenu de Solidarité Active (RSA), l’Aide aux Personnes Agées (APA), les
collèges dans leur construction, leur entretien et leurs réparations (plus les personnels techniques appelés ATTE).
Par la clause de compétence générale, le Département peut aussi agir en matière de culture, de sport, de développement économique, de modes de garde (crèches et assistantes maternelles) et porte des actions en direction de la population.
Mais son activité est menacée car il se trouve aujourd’hui dans une situation compliquée.
Il y a de fortes dépenses obligatoires, mais pas assez de dotations. La Taxe Professionnelle (TP) n'existe plus, et l'essentiel des ressources (qui baissent d’année en année) vient de l'Etat. Couplé à la pauvreté des habitants, le budget est obéré par les dépenses obligatoires qui prennent de plus en plus de place.
Il y a une sorte de règle d'or pour les collectivités territoriales : elles n’ont pas le droit de voter un budget en déficit.
Les Départements sont mieux connus en zone rurale qu'en zone urbaine. A Bondy, il y a 2 élus départementaux, Gilbert ROGER et Sylvine THOMASSIN, parce qu’il y a deux cantons (découpages électoraux du territoire communal). La dimension de solidarité doit être préservée sur
l'ensemble des villes du département.
Le Département a été pensé dans les années 60, au moment de la pleine industrie. Mais il a subi la désindustrialisation. Aujourd'hui, le foncier existant est une chance, pour la construction de logement, l’arrivée d'entreprises nouvelles, la construction du Grand Paris. C’est un formidable
pari économique environnemental et social à relever dans le département.
CDJ : Vous êtes à la tête du Département le plus jeune mais aussi le plus pauvre du pays, avec les dépenses qui explosent et les recettes qui diminuent, n’avez-vous pas peur de la cessation de paiement ?
Claude Bartolone (CB) : Il est difficile d'être élu et responsable de ce département. La cessation de paiement n'existe pas. Un budget en déséquilibre ne peut exister. La cour des comptes reprend le budget et gère à la place de la collectivité. Plusieurs plaintes ont été déposées par le Département, ainsi qu’une question préalable de constitutionnalité. L'avocat du gouvernement a dit, « pas besoin de donner d'argent au Département, il n'a qu'à diminuer la part de son budget sur la clause de compétence générale pour alimenter les dépenses obligatoires ». Il y a 2 ans, nous avons voté un
budget de révolte, avec un volet de recettes considérées dues par l'Etat et nous avons donc demandé à l'Etat de nous dire où on devait couper dans les budgets.
Nous avons donc décidé de faire des coupes là où cela ne gênait pas trop, sans pour autant fermer le service : Carte imagine R, carte améthyste…
CDJ : Les dotations de l’Etat diminuent avec la crise économique, les dépenses sociales explosent. Les aides sociales comme le RSA sont-elles menacées dans notre département ?
CB : L'Etat nous demanderait de ne pas effectuer les dépenses autres qu’obligatoires pour assurer celle-ci. Une des recettes du Département, les droits de mutation à titre onéreux (payés au notaire) représentent une grosse rentrée d'argent qui occasionne une redistribution, c’est la péréquation. Mais cette péréquation ne tient pas compte des dépenses obligatoires fortes dues à la pauvreté de la population. La Seine-Saint-Denis devient ainsi le 4è département le plus riche de France.
CDJ : La Seine-Saint-Denis a voté en 2010 un « budget de révolte », en déficit de 75 millions d’euros. Or la loi interdisant qu’une collectivité locale vote un budget en déficit, au moment du vote n’avez-vous pas craint que le Département soit mis sous tutelle ?
CB : si rien ne change, je ne pourrais pas présenter le prochain budget. La Décision Modificative budgétaire prend en compte les non dépenses et les recettes supplémentaires en juin. Mais cette année, cet excédent est déjà intégré au Budget Primitif, donc je n’ai plus de corde de rappel. Je serais obligé de couper dans le budget culture et sport.
CDJ : En quoi consiste la réforme des collectivités territoriales ? Que va-t-elle changer dans les communes, les Départements ?
CB : Selon Nicolas Sarkozy, on instaure le conseiller territorial. On fusionne Département et Région, pour réduire les coûts. Sur notre budget, le coût des élus représente 1 % du budget total. En fait de
moins d'élus et d’économie, il s'agit surtout, après avoir supprimé des services publics nationaux, d’obliger les collectivités territoriales à diminuer le service public local.
La moyenne des revenus en Seine-Saint-Denis est de 30 % de moins que l’Ile-de-France. Devedjian a 450 millions de plus que la Seine-Saint-Denis. Il y a besoin de solidarité des territoires. Il doit y avoir
une autre forme d'administration, une nécessaire péréquation entre les départements riches et pauvres.
CDJ : Si la gauche gagne les élections présidentielles et législatives de 2012, elle aura tous les pouvoirs. Ce serait du jamais vu sous la Vème République… Une bonne chose ou pas ?
CB : Ce sera la campagne de la droite de dire de ne pas mettre les œufs dans le même panier. Ce pourrait occasionner une cohérence de l'action des collectivités territoriales dans la mise en place de politiques publiques, notamment de formation, d'emploi et de développement économique.
CDJ : Depuis le début de la crise, le nombre de jeunes demandeurs d’emploi a augmenté dans le département. Comment peut-on remédier à ce fléau ? Quel avenir pour nous les jeunes du 93 ? Que peut faire le Département ?
CB : Le développement économique n’est pas une compétence du Département, mais on fait quand même. Contre le manque de qualification, on a mis en place un dispositif dans certains collèges pour
lutter contre l'exclusion, trop de jeunes quittent le système scolaire sans formation, ni qualification. On sait lien direct entre le manque de qualification et le chômage. Les entreprises auront besoin d’ici à 5 ans de diplômés bac +3. Les résultats de notre dispositif sont positifs : + de 90 % de 1ers exclus sans deuxième exclusion.
Je suis contre l’appellation « 9-3 » ou « 93 », je veux qu'on dise « Seine-Saint-Denis »... L’attractivité du territoire a été travaillée. Plusieurs secteurs démarrent, Plaine Commune connait maintenant ce développement parce que l'Etat y a investi. Il faut aussi améliorer les transports. Ligne orange = ligne de métro Plaine commune, Bobigny, Bondy, Noisy-Le-Grand. Ligne rouge = Orly jusqu'à Roissy par Clichy-Montfermeil, Aulnay Tremblay et Sevran. Les entreprises ont besoin de ce maillage du territoire. Il faut améliorer la sécurité pour attirer les entreprises.
CDJ : Quelles sont les mesures jeunes prises par le Département pour les 16-25 ans ? Quelles propositions de loi les concernant allez-vous proposer si vous devenez député ?
CB : Mon candidat à l’élection présidentielle souhaite instaurer les « emplois d'avenir » pour améliorer la situation des jeunes et de leurs familles. Les emplois jeunes avaient dégagé de la confiance, les gens avaient moins épargné. Le vrai rôle d'un politique, c'est de faire des choix. Les emplois d'avenir coûteraient moins que les exonérations fiscales des entreprises. Il faut revenir sur les déductions fiscales Heures Supplémentaires et la TVA sociale pour aider à résorber le chômage, et endiguer les effets pervers des Heures Supplémentaires.
CDJ : Que pensez-vous de la démocratie locale plus particulièrement des conseils de jeunes ? Quelle instance de démocratie locale y a-t-il dans votre collectivité ?
CB : Je suis persuadée que la parole partagée est indispensable. C'est un projet politique difficile. Parler avec un élu, c'est déjà prouver qu'on est bien dans ses baskets. Il faut que la démocratie locale
soit un vrai projet de société, mais elle ne doit pas éloigner les plus fragiles des habitants. Si on n’y fait pas attention, la démocratie participative peut être gagée par ceux qui ont la parole et prennent le pouvoir au détriment des plus fragilisés. Il faut trouver les moyens, les horaires, les lieux, les
méthodes. Il faut donner des objectifs atteignables. Les gens ne parviennent pas à se projeter dans l'avenir quand ils sont cassés socialement. Comment par exemple, leur parler du métro du Grand Paris, alors qu’il n’arrivera que dans 15 ans.
CDJ : Le cumul des mandats est un réel frein à la parité et au renouvellement de la classe politique et au-delà, au bon fonctionnement de la démocratie. Si la gauche gagne les présidentielles, quelles décisions allez-vous prendre si on vous propose d’être ministre, ou de rester Président du Département ?
CB : c'est un engagement du candidat à la présidentielle et ce sera appliqué, mais je n'en suis pas fan. Un député qui est aussi un élu local est plus pertinent.
CDJ : Etes-vous pour le Pacte budgétaire européen ?
CB : Il n’est pas question de l'accepter s'il n'y a pas de volet emploi et croissance, il faut de la solidarité...
Après ces échanges, les jeunes Bondynois ont pu discuter avec deux cadres de la Direction de l'Education et de la Jeunesse. Il a beaucoup été question des collégiens, mais peu des jeunes de 16 à 25 ans. Les jeunes Bondynois ont décidé d'écrire un courrier au Président du Conseil général pour qu'il leur précise mieux l'action publique du Département quant à cette tranche d'âge.
Le 10 avril dernier, les membres du Conseil des jeunes de Bondy étaient reçus à la communauté d'agglomération EST ENSEMBLE, dans le cadre d'un parcours citoyen qu'ils ont conçus eux-mêmes, pour aller à la découverte de l'organisation administrative de la France.
Après l'échelon communal, il s'agissait de découvrir l'échelon intercommunal, de le comprendre pour mieux s'approprier ses droits de citoyens...
COMPTE-RENDU
Les deux directeurs se présentent, Thomas LAPARRE (Directeur de Cabinet) et Stéphane LE HO (Directeur général des services), puis c’est au tour des membres du CDJ.
Jean-Joseph rappelle les fondements du CDJ de Bondy. La discussion s’enchaîne.
Thomas LAPARRE (TL) : Avez-vous une expérience associative ? Est-ce que la fierté d’être de Bondy, d'être né à Bondy, compte dans votre engagement ?
Madi : Nous nous sommes engagés en collectif pour participer. Il faut apprendre, comprendre et s'engager pour améliorer les choses, par nous, pour nous et pour les autres.
TL : Envisagez-vous plus tard de devenir élu ?
Moha : oui, c’est très tentant de s’investir au plus haut de la vie publique.
D'autres ont envie de travailler dans les services publics, d’intégrer la fonction publique pour servir l’intérêt général.
Stéhane LE HO(SLH) : j'ai un engagement citoyen aussi… Je suis d'ailleurs né à Bondy, j’ai vécu à Pavillons, fais études au lycée Frémin rebaptisé depuis Jean Renoir, puis j’ai été étudiant Paris 10 Nanterre. Je suis donc très attaché à ce territoire. Ma façon à moi de m'engager, c’est mon métier.
EST ENSEMBLE n’est pas une collectivité territoriale, c'est un EPCI, établissement public de coopération intercommunale. C’est l’association de plusieurs villes, 9 au total (Bondy, Bagnolet, Bobigny, Romainville, Montreuil, Noisy, Pantin, Le Pré, Les Lilas) pour faire mieux, avec plus de moyens. Un EPCI n’a pas de clause de compétence générale. Il a des compétences obligatoires (développement économique, aménagement de l’espace, politique de la ville, équilibre social de l’habitat), mais aussi des compétences optionnelles et facultatives. Les villes transfèrent donc certaines compétences, certains équipements, certaines actions à l'agglomération.
Dans les compétences optionnelles, on trouve : la voirie, l’eau, l’assainissement, les équipements sportifs et culturels, l’action sociale, la collecte et le traitement des déchets ménagers. Nous avons tout transféré, sauf la voirie. Concernant les compétences facultatives : la santé et le tourisme sont encore en réflexion.
Les Villes ont également transférer des moyens et des agents. Nous sommes environ 200 et nous allons vite atteindre 800 équivalent temps plein, 1200 agents.
Il existait auparavant une forme de compétition entre les villes qui a été anéantie par la mutualisation des recettes et des dépenses. Mettre en commun des moyens pour faire plus de choses, et aussi assurer un même niveau de service public sur l'ensemble des 9 villes. C’est le rééquilibrage des territoires et de l’offre de service public que nous visons.
La loi CHEVENEMENT de 1999 a créée des territoires de solidarité, et la redistribution de richesses, même si beaucoup reste à faire. Il faut noter que l’écart de richesses va 1 à 10 entre Bondy et Pantin alors que la strate démographique est la même. Bondy va donc beaucoup bénéficier de la communauté.
Le nouvel impôt sur les entreprises (la Contribution des Entreprises au Territoire) est plus bas que l'ancien (la Taxe Professionnelle)... il est passé de 100 à 20 aujourd'hui.
Les villes sont sur le même pied d'égalité sur les nouvelles politiques, mais on doit tenir compte des rattrapages à faire.
Sur les 2 premières années, une enveloppe annuelle de 10 millions d'euros a été répartie entre les villes, c’est ce qu’on a appelé le fonds de concours : 1,5 million ont été versés à Bondy, tandis que Pantin s’est vu dotée de 1,2 million...
CDJ :
y’a-t-il un droit de véto des villes ?
SLH : Non, on impose rien à une ville, mais il y a une règle de majorité simple ou qualifiée suivant les décisions à prendre (2/3 pour modifier les compétences). Sauf qu’il y a un droit de véto de la ville la plus importante (Montreuil) si on veut changer les statuts. C'est la loi qui lui octroie ce privilège. Il s'agit aussi de trouver le meilleur consensus possible, les Maires ont donc un poids prégnant.
CDJ : Bobigny étant la ville préfecture, a-t-elle des subventions supplémentaires de l’Etat ? Et qu’est-ce que cela change ?
SLH : La ville département n'a pas de privilège particulier lié à son statut de ville préfecture.
CDJ : comment entre t-on à à Est Ensemble ? Si une ville veut vous rejoindre, comment doit-elle s’y prendre ?
SLH : une agglomération c’est un minimum de 50.000 habitants avec une ville d'au moins 15.000. Les villes d’Est Ensemble ont entre 17 et 100.000 habitants. Si une nouvelle ville veut intégrer la communauté d’agglomération, il faut qu'elle fasse sa demande, que le Conseil Communautaire se prononce, que le Conseil Municipal de ladite ville se prononce et qu'elle soit limitrophe et ne soit pas membre d'une autre intercommunalité.
Il y a 5 communautés d’agglomération sur l’Ile-de-France : Est Ensemble, Plaine Commune, Terre de France, Clichy Montfermeil, Aéroport du Bourget.
CDJ : Cette union s’est faite par la volonté des Maires. Si une ville change de Maire, que se passe t-il ?
SLH :Les changements de maire peuvent modifier la politique d'Est Ensemble, c’est vrai. Le changement de Maire à Noisy-le-Sec a d’ailleurs modifié l’équilibre des forces politiques dans le Conseil Communautaire. Mais même avec ce changement qui a permis à une ville dirigée par la droite d’entrer dans notre EPCI, tout se passe bien.
Aux prochaines élections, il y aura changement du mode d'élection des conseillers communautaires. Cela va se traduire par un fléchage sur les listes électorales. Les conseillers communautaires seront donc élus par les électeurs et non plus par leur conseil municipal.
CDJ : Quelle proximité de l'institution avec les administrés ? Quel contact ?
TL : Un contact direct par le fait que les élus communautaires sont d’abord des élus locaux. Mais aussi un contact direct avec l'agglomération. Il y a eu des réunions de concertation dans les villes. Nous n’avons pas encore de permanence d'élus, a cause de la démocratie au second degré. Des pistes sont à l’étude : on pourrait territorialiser notre action... des antennes d'Est Ensemble sur les territoires peut-être...
CDJ : 1200 agents, quelle organisation ?
SLH : Il y a création d’un organigramme, avec des directions, des services. La plupart des équipes restent dans les villes car le travail se décline dans les équipements, ils doivent rester en proximité. Il nous faut favoriser l'interaction entre les équipements, offrir de nouvelles offres, spécialiser des équipements aussi. Les politiques transférées sont décidées par les élus de la Communauté d’Agglomération en réfléchissant à la valeur ajoutée possible.
CDJ : Des agents d'Est Ensemble pourraient-ils venir renforcer un service municipal ?
SLH : Non, ce sont là deux employeurs différents. Mais nos équipes communautaires et municipales travaillent en complémentarité. Il nous faut dégager des marges pour créer des politiques publiques nouvelles. Nous sommes en développement actif de partenariats. "L'agglo comme sur des roulettes", le partage des colonies de vacances en sont les 2 premiers exemples.
CDJ : quels sont les projets le long du canal ?
SLH : c’est un site exceptionnel pour le développement d’opérations d'aménagement. Les villes portaient toutes des projets le long du canal de l'Ourcq. Nous allons pouvoir entamer une action d'aménagement plus vaste, avec des complémentarités, la continuité d'aménagement des berges de
l'Ourcq.
CDJ : Si Montreuil (la plus grosse ville) passe à droite, quelles sont les conséquences pour l’agglomération ?
SLH : Ca dépend de combien de conseillers communautaires disposent chacun. Les cartes sont rebattues comme lorsqu'on change de majorité dans une ville. Les majorités des villes peuvent changer, mais la volonté de coopérer devrait perdurer.
TL : le poids que peut avoir la Maire de Montreuil ne peut faire la différence à lui seul, car même si c'est la ville la plus importante en population, son groupe politique n'est pas le plus important au Conseil communautaire. Certains votes sont ville à ville, mais le groupe politique fait aussi le poids.
Il y a à Est Ensemble 4 groupes politiques : Parti communiste et Parti de gauche, Parti socialiste et Mouvement de la gauche citoyenne, Europe Ecologie Les Verts, UMP et Nouveau centre.
CDJ : Le Président actuel étant socialiste, est-ce que cela oriente ses choix ?
TL : Non, il est mu par une ambition qui confirme ses valeurs, mais il se confronte aussi à l'éventail politique.
SLH : De la même façon que Thomas et moi, qui sommes proches du Président, nous ne défendons que l'intérêt communautaire, aucune ville, aucun parti politique.
CDJ : Quels sont les rapports de la communauté d’agglomération avec l'Etat ? Pouvez-vous infléchir ses politiques ?
SLH : il s’agit de partenariats. Nous pouvons engager un rapport de force, comme lorsque nous demandons une enveloppe supplémentaire dans le cadre du grand Paris.
CDJ : Quel rapport entretenez-vous avec le Département ? Claude Bartolone a t-il un regard sur les agglomérations ?
SLH :
Non, par contre il y a des échanges entre les institutions, et nous travaillons
à de futurs partenariats. C’est le cas par exemple, lorsque Sylvie Badoux, votre Maire-adjointe qui est aussi Vice-présidente d'Est Ensemble, dans le cadre de sa délégation « emploi insertion » a déposé une contribution au Programme Départemental d’Insertion du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, au nom de la communauté d’agglomération.
CDJ : Comment est née cette communauté ? Le Préfet peut-il vous imposer un périmètre ?
TL : Le pouvoir du préfet d'imposer les périmètres intercommunaux ne s'applique pas à la petite couronne, c’est l’amendement Dallier. Le préfet a estimé dans un 1er rapport que Rosny pourrait nous rejoindre, mais Rosny ne l'a pas souhaité.
Est Ensemble est issue de deux projets antérieurs, le Belvédere autour de Paris et le reste du territoire communautaire. Une association de préfiguration a traduit la volonté de créer cette agglomération. Au regard du contexte financier et politique, il fallait se donner de la force.
Le Belvédère est peuplé de gens proche du point de vue sociologique, il existait déjà des partenariats et une certaine logique politique, l’incitation
financière a aidé, mais la logique d'aménagement de territoire avec les
problématiques de faubourgs était forte.
Pour l'autre partie du territoire, c’est plus une logique autour du canal.
Est Ensemble est le regroupement de ces deux logiques.
CDJ : L’Europe a-t-elle incité financièrement le regroupement des communes ?
SLH : Pas d'incitation financière de l'Europe pour la création des agglomérations, mais une prise en compte budgétaire indirecte car les Fonds européens sur le territoire urbain devait être perçus par un interlocuteur unique qui devait représenter 50.000 habitants (GIP de l'Ourcq). Ce Groupe d’Intérêt Public va passer à l'agglomération prochainement, avec un partenariat avec Paris, propriétaire du canal.
S’en est suivis une visite du siège de la communauté d’agglomération, un salut au conseil de développement en cours de séance (instance de démocratie participative d’Est Ensemble, composée d’habitants, de personnalités, d’entreprises et d’associations), et d’un cocktail. Des cadeaux ont également été échangés. Les jeunes ont reçu des objets promotionnels, et le CDJ a offert aux directeurs des T-shirts "Voter c'est exister" et le DVD "Bondywood" réalisé par leurs soins.
Des retours du Conseil de développement, qui regrette que le CDJ n’ai pu rester, indique un intérêt certain pour notre instance... Les jenes, comme les deux directeurs, ont trouvé cette rencontre intéressante et y ont pris plaisir.
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