MON AVIS SUR LE TRAVAIL DU DIMANCHE...
Lors du dernier conseil municipal, des échanges entre élus de gauche et de droite, mais aussi entre élus de gauche et de gauche ont tourné autour du travail du dimanche, dans le cadre de l'adoption d'une délibération créant un Périmètre urbain de Consommation Exceptionnelle sur la RN3 (PUCE).
Le groupe des élus communistes a voté contre et s'en est expliqué par la voix de mon ami Jacques Jakubowicz. Pour ma part, j'ai réagi aux interventions de deux autres conseillers municipaux, interventioin avec lesquelles j'étais en désaccord profond.
je vous donne ici ma vision de ce qu'est aujourd'hui, dans notre société, le travail du dimanche...
La proportion des salariés qui travaillent le dimanche est passé de 20 % dans les années 1990 à 29 % en 2011.
Le code du travail interdit de travailler le dimanche. Mais prévoit toutefois toute une série de dérogations. Elles concernent certains secteurs de la production industrielle ou les activités de services, tels que les transports, les hôtels-cafés-restaurants ou les cinémas. Et depuis 2009, les commerces non alimentaires des communes touristiques ou thermales ou encore dans les périmètres d’usage de consommation exceptionnel (PUCE) qui concernent les agglomérations de Paris, Lille, Lyon et Marseille. Enfin, les autorités compétentes peuvent autoriser 5 dimanche d’ouverture exceptionnelle par an.
Un patron ne peut obliger à travailler le dimanche. Ainsi, dans les Puce, les salariés qui travaillent le dimanche doivent préalablement donner leur accord par écrit. L’accord individuel des salariés est également requis pour une ouverture exceptionnelle l’un des 5 dimanche autorisés par le maire ou le préfet. En revanche, dans les autres cas, le salarié n’a en principe pas le choix de refuser, sauf stipulation conventionnelle plus favorable.
Certains travailleurs du dimanche bénéficient de jours de récupération, à l’instar des salariés des commerces d’alimentation ouverts le dimanche jusqu’à 13 heures et de ceux qui travaillent le dimanche à l’approche des fêtes qui, en plus, doublent leur salaire ce jour-là. En revanche, pour ceux qui travaillent dans une zone touristique ou thermale, aucun avantage n’est prévu, à moins que les partenaires sociaux aient pu négocier des avantages particuliers à leur profit. Entre ces deux situations, les salariés situés dans les Puce, doivent normalement bénéficier de contreparties en repos ou en salaire. Dans la situation contraire, le préfet peut refuser l’ouverture dominicale.
L’employeur encourt des dommages-intérêts à l’égard des salariés concernés, des syndicats de travailleurs, mais également des concurrents pouvant se plaindre d’une distorsion de concurrence. Par ailleurs, les infractions à la réglementation sur le repos dominical sont passibles d’une contravention de 5e classe (1500 € à 3000 €) pour chaque salarié engagé irrégulièrement.
Alors quel est mon avis ?
En ces temps de crise, qui ose dire non à son patron, au risque de perdre son emploi ?
En ces temps de crise, qui n'a pas besoin de donner de la plus value à son salaire ? Sachant que les travailleurs du dimanche sont, la plupart du temps des smicards... C'est le "travailler plus pour gagner plus" de Sarkozy, que la résignation à instauré dans les têtes ! C'est bien plus rentable pour les patrons que l'indispensable augmentation du Salaire minimum !
Un hôpital doit être accessible aux patients le dimanche, parce qu'on ne choisit pas d'avoir un problématique de santé ou un accident en dehors des jours de semaine, il s'agit là d'une question de vie ou de mort.
Nous ne sommes pas sur les mêmes considération lorsqu'une enseigne de bricolage pu de meuble ouvre le dimanche. Il s'agit plus là d'une question de confort de consommation, voire d'incitation (la sortie dominicale de certaines familles), et aussi de profits économiques supplémentaires pour les grands groupes.
À titre d'exemple, une enseigne animalière présente sur notre ville répartit ses bénéfices ainsi :
- 40 % du lundi au vendredi
- 20% le samedi
- 20 % le dimanche.
Bien entendu, si cette enseigne n'était pas ouverte le dimanche, elle resterait bénéficiaire et comme il n'y a pas d'autre magasins dans sa gamme d'activité dans un périmètre de plusieurs dizaines de kilomètres, elle serait encore attractive...
Une caissière d'une autre enseigne m'a confié que son salaire était le même (c'est a dire le SMIC) qu'elle travaille le dimanche ou pas. La raison : un contrat qui dit 35h sur 5 jours, mais qui ne dit pas quels jours, charge à son manager de lui indiquer par planning ses jours de travail. Et elle a du adapter sa vie de famille monoparentale à cette hyper-flexibilité, grevant d'autant son budget et son capital relationnel avec sa fille en bas âge.
En conclusion, les travailleurs du dimanche doivent être ceux des secteurs indispensables au bien-être et aux services indispensables des citoyens. Ce travail dominical doit donc être indispensable à la société. Il doit aussi être réévalué parce qu'il coûte plus cher à la vie de famille et à la santé des travailleurs. Il ne doit jamais être subi.
Se poserait-on la question si le SMIC était à bonne hauteur et si les lois de concurrence européenne n'existaient pas ?
Sylvie Badoux
Vice-présidente emploi insertion - CA Est Ensemble
Maire-adjointe formation emploi et conseil des jeunes - Bondy